La fleur d’œillet est devenue le symbole de la révolution des capitaines d’avril 1974 après 48 ans de dictature au Portugal.
Le 25 avril 1974, une opération est lancée pour renverser le régime dictatorial Salazariste qui fait suite aux différentes contestations des guerres coloniales en Afrique lancées depuis février 1961, pour maintenir la colonisation portugaise face aux révoltes indépendantistes.
L’enlisement de plus de dix années de guerre ouvre la voix à la contestation qui gronde.
Pour rappel, le dictateur Salazar, va porté au pouvoir des militaires qui, font un coup d’État en 1926, il en devient ministre des Finances, puis président du Conseil.
Il met en place en 1933 l’État nouveau (Estado Novo), une dictature implacable, privative des libertés publiques, avec une censure très présente et une police politique omniprésente qui s’appuie sur l’armée, sur les États-Unis et sur la police secrète d’État et militaire, puis a sa mort en 1968 c’est Marcelo Caetano qui prend la suite du mouvement renversé en avril1974.
Le Portugal est alors l’un des plus anciens régimes autoritaires d’Europe ou face aux manques de liberté s’ajoute une grande pauvreté.
“C’était une dictature répressive, d’extrême droite, nationaliste et conservatrice. La police traquait l’opposition et surveillait la population. C’était une société où il y avait un sentiment de peur généralisé” suivant l’historien Victor Pereira
En ce jour d’avril des milliers de Portugais descendent dans la rue et se mêlent aux insurgés.
Un renversement politique en une journée ou une fleuriste tend des œillets à plusieurs militaires qui les placent dans le canon de leur fusil, offre ainsi un nom et un symbole à cette révolution globalement pacifique qui à fait cependant 4 mort lorsque la police politique dans un dernier sursauts à tiré sur la foule.
Le 26/4 le pouvoir est aussitôt confié à une junte de salut national ou une proclamation rédigée par le MFA affirme à cette instant que le pouvoir sera remis aux civils à l’issue de la tenue d’élections libres, et insiste sur la volonté d’une politique dite « des Trois D » : « démocratiser, décoloniser et développer ».
Les années qui suivent le 25 avril sont marquées par la démocratisation du pays et la décolonisation, cependant durant deux années il y aura des grèves, des occupation des terres par les grands propriétaires, des tentatives de putsch…
Il faudra attendre l’adoption de la constitution portugaise, le 2 avril 1976, et l’élection remporté par Ramalho Eanes pour que la situation se stabilise.
Le Portugal met ainsi en place un modèle de vie démocratique alternant entre la droite et la gauche et en 1985, il signe son adhésion officielle aux Communautés européennes et rattrape peu à peu son retard économique.